Les buvettes des clubs sportifs bruxellois vont devoir fermer pendant un mois, à partir de ce jeudi. Décision annoncée ce mercredi par le ministre-président Rudi Vervoort (PS) à l’issue d’une réunion de la cellule bruxelloise de crise. L’objectif de cette décision, comme celle qui impose la fermeture des cafés pendant quatre semaines, est de réduire la propagation du coronavirus dans les 19 communes.
Aujourd’hui, c’est la catastrophe
Mais qu’en pense-t-on au sein des clubs sportifs ? Direction Schaerbeek et le FC Kosova. Celui-ci occupe le stade de football Chazal et dispose d’une buvette. Afrim Kas, secrétaire du club, se doutait depuis plusieurs jours qu’une décision de type allait tomber sur la tête des dirigeants du football bruxellois. « J’avais eu des échos en ce sens. Aujourd’hui, c’est la catastrophe. On a des matches tous les week-ends avec nos équipes de jeunes, l’équipe première, les dames… »
Des rencontres qui drainent un public autour de la pelouse et dans la buvette, le samedi, le dimanche mais également en semaine lors des entraînements. Désormais, fini pour les parents, par exemple, de s’abriter dans la buvette par temps froid ou pluvieux, d’y prendre un café.
Des recettes permettant de payer certains frais
Fini aussi temporairement les rentrées liées aux activités de la buvette, exploitée par le FC Kosova. « Celles-ci représentent entre 15 et 20% de notre budget. Ce n’est pas notre principale ressource financière, loin de là. Ce ne sont pas des sommes énormes. Mais il y a des rentrées quand on organise des événements liés à la Coupe d’Europe, la Coupe du Monde, des tournois… Pendant la semaine, c’est calme. Pendant les matches, il y a plus de rentrées. Et ces rentrées nous permettent par exemple de payer les arbitres ou d’autres frais. Désormais, sans ces rentrées pendant un mois, sans celles non plus non perçues pendant le confinement et avant la reprise de la saison, je ne sais pas comment on va faire. »
La commune de Schaerbeek a tiré un trait sur les loyers d’occupation du terrain dus lors du confinement. Une bonne nouvelle. « Mais il y a encore des charges à payer comme l’eau, le gaz… »
Au travers des réseaux sociaux, le FC Kosova va communiquer la fermeture de la buvette pour un mois auprès de ses affiliés et de leur entourage. « Une annonce à faire rapidement puisque tout commence dès ce jeudi. On va s’adapter. »
Pour le dirigeant du club, la décision prise par la Région bruxelloise semble disproportionnée et n’arrangera aucun club estime-t-il. « Une buvette, ce n’est pas un bar. En semaine, l’activité démarre à 17h et à 21h/22h c’est fini. Il n’y a pas d’attroupements. Ce n’est pas comme dans un bar classique. »
C’est l’opinion que partage Noël Fauconnier, gérant de la buvette du RRC Etterbeek, dans le stade Guy Thys, du nom du regretté ancien entraîneur des Diables rouges. « Chez nous, dans la buvette, il n’y a pas plus de 20 personnes simultanément présentes », explique M. Fauconnier. « De plus, des mesures sont prises et sont annoncées : tables séparées, port du masque, gel hydroalcoolique… »
Ce n’est pas chez nous que le virus circule
Pour le gérant de la buvette de ce club de football évoluant en provinciale, c’est clair : « Ce n’est pas chez nous que le virus circule. C’est une erreur ! Il n’y a pas d’attroupements dans la buvette, il n’y a jamais 100 personnes dans la buvette en même temps, en tout cas pas au niveau provincial. »
M. Fauconnier cite aussi en exemple ses déplacements récents dans les infrastructures d’autres clubs en région bruxelloise. « Il n’y avait jamais grand monde dans les buvettes où j’ai été. »
Mais voilà, dès ce mercredi, il va devoir annoncer aux parents qui accompagnent leurs enfants aux entraînements la fermeture de sa salle. « Les parents devront attendre autour du terrain, quand il pleut, quand il fait froid, dans leur voiture ou rentrer chez eux puis revenir. Que voulez-vous je dise ? S’il y a des contrôles, ce sera pour notre compte. »
A Etterbeek aussi, les recettes de la buvette reviennent au club. « C’est un pourcentage important et c’est de l’argent en moins pour nos jeunes, pour l’achat de matériel… »