Délégué, le poste qui fait (enfin) rêver

Trop longtemps dénigré, le rôle de délégué est en train de gagner le cœur des Aigles Noirs. Grâce, notamment, à des joueurs d’influence tels que Romain et Simon qui en ont endossé la vareuse devant les médias du monde entier. La récente parution de l’essai « Délégué mon amour » de Quentin aux éditions Méhari a terminé d’en faire un rôle enviable. Coup de com’ ou vrai changement de mentalité ?

Chaussettes de ski jusqu’aux genoux, gants dans les poches, cou emmitouflé dans une écharpe d’un jaune moutarde de très mauvais goût, Simon ne quitte pas le ballon des yeux. « Allez, les Aigles ! », hurle-t-il, confiant quant à l’issue du match. Slogan auquel il apporte de temps en temps des variantes, histoire de ne pas irriter ceux qui, proches de lui, végètent sur le banc : « Come on, les Aigles ! », ou encore : « Allez-y, les Eagles ! »

Ce samedi après-midi d’hiver, Simon est délégué. La bonne poire ? « Non, ça va », argumente le défenseur central, qui pour la deuxième fois d’affilée présente sa fraise sur la touche. La semaine dernière, légèrement grippé, il était même tombé dans les pommes à force d’encourager ses coéquipiers sans relâche. Rien de grave, docteur ? « Ben non, banane. Sinon je ne serais pas ici. » Cerise sur le gâteau, Simon a déjà promis de rempiler pour le prochain match. « De toute façon, tant que je ne serai pas remis de ma blessure aux cheveux (qu’il protège avec un chapeau melon, NDLR), je ne pourrai pas monter sur le terrain. Alors autant servir à quelque chose et soutenir mes amis du ballon rond… » Philosophe (mais avocat de profession), Simon fait contre mauvaise fortune bon coeur à quelques jours de son départ en vacances pour la Macédoine.

Après cette série désopilante de jeux de mots fruités, intéressons-nous à l’essai publié par Quentin et intitulé Délégué mon amour (éditions Méhari), sorte de riposte au brûlot rédigé quelques mois plus tôt par Vivien, Délégué mon cul (auto-publication). Le but de l’ouvrage : « Montrer aux gens que c’est pas tellement la loose d’être délégué, c’est même chouette », pour reprendre la description sur la quatrième de couverture. Interrogé par nos soins, Quentin précise : « Avec ce chef-d’œuvre, je voulais montrer aux lecteurs que c’est pas si naze d’être délégué, c’est au contraire sympa ». Vendu à 24 exemplaires (coïncidence ou pas, c’est le nombre de joueurs réguliers que compte le noyau), Délégué mon amour a produit les effets escomptés puisque le calendrier de l’année prochaine est déjà complet, avec autant de délégués recrutés (sur base volontaire, bien entendu) qu’il y aura de matchs à domicile.

Et si ces apparitions devant les caméras comme cette publication élogieuse n’étaient qu’un gros coup de com’ orchestré par l’ABSSA en personne (morale) ? Un parchemin compromettant retrouvé sous le lit du Secrétaire général de la vénérable institution, écrit à la plume d’encre et certifié par un sceau à la cire, indique ceci : «

(La rédaction n’étant plus capable de payer ses journalistes, l’auteur de cet article a préféré interrompre son enquête. Veuillez nous excuser pour le désagrément.)

#10