Déconfitures & Confinement

Tout allait pourtant si bien. Au sortir de l’hiver, la machine était rodée comme jamais. Les points s’enchaînaient. Les Aigles sortaient d’une énième victoire facile. Même contre un concurrent direct pour le titre, même en infériorité numérique, les Aigles n’avaient pas eu à forcer leur talent. Faire mouche à la 1ère occasion et se contenter de gérer tranquillement le score pour ne pas humilier l’adversaire. Tel était leur credo depuis la tempête médiatique qu’avait suivi le 0-6 infligé aux autres prétendus prétendants d’Uccle Stendhal.*

Et patatra. A cause d’un mystérieux virus venu des confins du Wok City, l’Europe entière décrétait le confinement, tirant prématurément un trait à la saison des Aigles, fauchés en plein vol. Triste effet chauve-souris.

S’en suivent les mornes semaines. Sans terrain, sans ballon, sans Flam’Eagles. La déprime s’installe. Surtout chez le coach qui rêvait de ramener un nouveau doublé Championnat-C1 pour gagner définitivement le cœur des fans et enfin sortir de l’ombre d’Olivier ‘A jamais le premier’ Titane qui en avait fait de même dès sa 2ème saison ! Au bord du nervous breakdown, sa compagne nous a confié qu’il se réveillait en sursaut la nuit en hurlant « GROS PHYSIQUE DE FORAIN » avant de se rendormir le zizi à demi-dur en pensant à la chevelure d’Andrea Pirlo.

Les réseaux sociaux ne sont que le miroir de nos vies disent les modernistes. Comment leur donner tort quand on voit la lente agonie du whatsapp du groupe suite à l’arrêt de nos activités. Quelques maigres quiz, quelques maigres blagues, et très vite le néant. Le vide. Auquel s’ajoute le flou de la saison future. Quel terrain ? Quelle équipe ? Dubu et Pitou me reconnaitront ils avec ma barbe ?

Pourtant, il y a quelques jours, une étincelle est apparue dans le ciel Aigle. De passage en Suisse pour y déposer la recette des inscriptions au Remember Max sur son compte numéroté 10.10.10.10.10.10.10.10.10.10, le Président en a profité pour négocier directement avec la FIFA pour qu’elle interfère auprès des instances belges. Sous la pression (et les biftons), ceux-ci ont accepté de lâcher un peu de lest et de ré-autoriser la pratique du sport dans le respect des mesures de distanciation sociale. Sans contact donc. Sans se serrer la main et en évitant de se souffler dessus. Une aubaine pour les Aigles.

En effet, les Aigles regorgent de joueurs dit « St Michelois** » pour qui les contacts n’ont jamais vraiment été au programme. Tout simplement car ils estiment qu’ils n’ont pas leur place dans un sport de gentleman. En sus, nous comptons également des spécialistes, tel Pouk et Sv1 qui n’ont nullement besoin d’un contact pour crier à l’attentat et dégoter des fautes.

Ensuite, pour effrayer les adversaires, le coach a son arme secrète. Après avoir mis la botte à sa botte, Arnaud — Stas de Richel, « il Materasso » est de retour en Belgique et ses adversaires tremblent déjà devant ses bourrasques microbiennes déclenchées à chaque course.

Finalement, pour convertir les caviars de Nanard, qui d’autre que Max la menace qui ne comptait de toute façon pas serrer la main de ses adversaires ?

 

Stay home, stay safe, stay Aigle et, je l’espère, à stay’té pour vous mettre à tous des petits ponts et des cruches de blances dans notre écrin favori.

Votre dévoué,

#21

* ceci expliquant le « raté » incompréhensible du numéro 21 alors que ne restait qu’un morbidement obèse gardien entre lui et sa 37ème rose de la saison…

**en Suzanne dans le texte